Posté le
8/12/2015
Le journal du net a publié une de nos chroniques sur l'importance de repositionner la DSI au cœur des projets.Nous souhaitions la partager avec vous.
Force est de constater que nombre de projets digitaux sont souvent menés par différentes entités de l'entreprise sans pour autant que la DSI soit consultée.
Depuis plusieurs mois, les projets digitaux se multiplient de manière effrénée dans l’ensemble des entreprises. Que ce soit au sein de grands comptes, d’ETI ou de PME de taille importante, la mise en place de nouveaux outils digitaux orientés clients est en passe de devenir un must have. Un changement qui met en lumière de nombreuses contrariétés et une désorganisation méthodologique de fond sur laquelle nous souhaiterions nous arrêter.
En effet, force est de constater que nombre de ces projets sont menés par les différentes business units des entreprises sans pour autant que les DSI soient consultées.
La raison de cette rupture entre les responsables métiers des entreprises et la DSI est, somme toute, simple à comprendre. Il s’agit de faire vite. Ces responsables métiers souhaitent coller aux besoins des utilisateurs et mener leur propre conduite du changement. L’idée est de produire rapidement des outils qui soient 100% orientés utilisateurs. Une conception de nouvelle génération des projets et des outils informatiques qui ne correspond pas nécessairement aux méthodes traditionnelles des DSI.
Les méthodes classiques sont en effet vues à juste raison comme trop lourdes, trop longues, trop coûteuses. Elles souffrent également du syndrome du tunnel. Pendant de nombreuses années les projets informatiques ont pu ressembler à la construction du tunnel sous la manche. Leur développement s’opérait sur des mois, voire des années. Du point de vue des branches métiers de l’entreprise, personne n’avait de vision précise des agendas de production. Des projets que l’on finissait par oublier et qui, une fois livrés, ne correspondaient plus nécessairement aux besoins initiaux.
La conséquence de ces ruptures au sein de l’organisation des entreprises n’est pas à négliger. Ces nouveaux projets digitaux souffrent en effet de nombreux maux.
Dans un premier temps, ils ne respectent pas les principes méthodologiques de base liés au déploiement de tout nouvel outil informatique.
Les exigences de sécurité sont, en effet, le plus souvent négligées.
Réalisés dans l’urgence, ces projets sont menés sans que personne ne prenne le soin de faire un tour de table de l’ensemble des besoins potentiels qui pourraient être concernés par leur mise en place. Une situation bancale qui reste cependant tenable. En effet, l’utilisateur final finit toujours par trouver ses propres solutions. Un réflexe humain qui veut que l’on s’adapte à l’outil que nous utilisons au quotidien. Même si celui-ci est imparfait.
Derrière l’angélisme de la transformation digitale nous rencontrons en définitive de nombreuses situations de crise méthodologique. Le premier grand perdant semble être la DSI. Celle-ci est en effet isolée dans sa tour d’ivoire et ne contrôle plus réellement l’infrastructure informatique de l’entreprise. Ici et là champignonnent des projets informatiques qu’elle ne maîtrise plus. Elle perd même son rôle premier qui est d’organiser et de coordonner les différents outils informatiques de l’entreprise. En d’autres termes, la DSI ne répond plus à sa fonction première : être au service de l’utilisateur. Elle les délaisse et les abandonne à leur propre sort. Dans ce contexte les DSI font face à un nouvel enjeu : celui de ramener la balle au centre et de faire qu’elles puissent se réapproprier ces projets.
Cette dynamique doit passer par différentes phases de reconquête. La DSI doit en effet rouvrir le dialogue avec les différentes branches métiers de l’entreprise. Un dialogue ouvert, réalisé sur un mode projet où la règle d’or n’est autre que la co-construction.
Le responsable informatique doit également rappeler à ses collaborateurs que tout projet digital, quel qu’il soit, reste un projet informatique c’est à dire exigeant, gourmand en ressources humaines et en temps .Créer du dialogue c’est, in fine, créer de la proximité. Les DSI doivent, dès lors, redéployer leurs forces au sein des différents services et branches métier de l’entreprise. Ainsi, au cœur des projets digitaux, la direction informatique doit reprendre la place qui lui est due : celle qui consiste à former, expliquer, écouter et accompagner ses collaborateurs.
Un mouvement de recentrage vertueux qui sera l’occasion de faire que les DSI redeviennent le moteur de l’innovation des entreprises.
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